Malgré les efforts réalisés par les pêcheurs professionnels pour réduire les captures accidentelles de raies pélagiques et de requins dans les pêcheries de thon rouge à la palangre du golfe du Lion (cf. programmes SELPAL et REPAST), le fait que ces espèces aient un comportement alimentaire proche de celui des thons rouges rend difficile la mise en œuvre de méthodes susceptibles de réduire ces captures accidentelles.

Partant de ce constat, l’OP SATHOAN a engagé un partenariat avec deux entreprises spécialisées dans le développement de technologies de réduction des captures accessoires adaptées aux opérations de pêche, l’une anglaise (FISHTEK Marine) et l’autre française (ISI FISH), pour tester un dispositif innovant d’éloignement des raies et requins dans le cadre d’essais en mer. Ces dispositifs électroniques émettent un champ électrique sur une courte distance (environ 40 cm) et seront testés au cours de 10 opérations de pêche sur 1 ou 2 navires volontaires, au cours des mois de juin à août 2019. Les sélaciens (raies et requins) ont en effet une sensibilité aiguë aux champs électriques et présentent des réactions d’évitement à leur proximité : c’est la clef du dispositif d’atténuation des captures accidentelles appelé « SHARKGUARD ».

Déjà soumis à des essais intensifs en bassins pour garantir que l’intensité du courant soit optimisée avant de produire des unités destinées à des essais en mer, de tels essais en mer, réalisés en 2016, ont donné des résultats très encourageants, avec une diminution supérieure à 90 % des requins capturés sur une palangre de contrôle appâtée. Les ingénieurs des entreprises partenaires de SATHOAN travaillent actuellement sur un prototype plus avancé pour des essais en mer commerciaux complets avec les résultats attendus suivants :

  • Comparaison des taux de capture des prises ciblées de thon rouge avec et sans dispositif
  • Comparaison des taux de capture des prises accessoires de sélaciens avec et sans dispositif
  • Avantages et inconvénients de mise en œuvre
  • Acceptabilité des professionnels par rapport aux contraintes de mise en œuvre
  • Améliorations à apporter
  • Coûts globaux de mise en œuvre d’un projet de plus grande ampleur

Cette prochaine étape est essentielle pour prouver l’efficacité de SHARKGUARD sur les raies pélagiques et un plus large éventail d’espèces de requins. Si les résultats des essais en mer conduits en 2016 sont reproduits en 2019, le SHARKGUARD pourrait considérablement réduire les prises accessoires des sélaciens pour la pêcherie de thon rouge à la palangre en Méditerranée. Cette technologie pourrait alors s’exporter à d’autres pêcheries ailleurs qu’en Méditerranée, en France et dans le monde, concernées elles aussi par les captures accidentelles de raies et requins.

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